Gérer le poids et la santé des chiens et chats stérilisés : L’importance d’une approche nutritionnelle adaptée
15 mars 2024
Gérer le poids et la santé des chiens et chats Stérilisés : L’importance d’une approche nutritionnelle adaptée
Selon la dernière enquête de la FACCO, 48 % des chiens et 85 % des chats sont stérilisés en France. Parallèlement, le surpoids et l’obésité touchent environ 10 à 15 % des chiens et chats, avec une tendance à l’augmentation. La stérilisation est connue pour être un facteur prédisposant à la prise de poids, elle doit donc s’accompagner d’une prise en charge nutritionnelle individualisée, comprenant le choix d’un aliment adapté et le calcul précis de la ration quotidienne. Malheureusement, seuls 10 % des propriétaires reconnaissent que leur animal est en surpoids ou obèse, soulignant ainsi l’importance de les sensibiliser à cette problématique pour une meilleure prévention.
Le surpoids et l’obésité aggravent les maladies inflammatoires : le tissu adipeux est un organe sécrétant des hormones et cytokines favorisant un état inflammatoire persistant. Ainsi, toute maladie inflammatoire concomitante sera aggravée par la présence de tissus adipeux en excès. C’est le cas de l’arthrose, de la dermatite atopique, du diabète et toute autre maladie inflammatoire chronique. Le retour à un poids optimal est ainsi propice à une amélioration des symptômes.
Stérilisation et régulation de la faim : Bien que les propriétaires observent souvent des changements dans l’appétit de leur animal après la stérilisation, peu d’études récentes se sont penchées sur cette modification de la régulation de la faim. Plusieurs hormones jouent un rôle crucial dans ce processus, notamment la leptine, la ghréline et les œstrogènes. La stérilisation des femelles entraîne un arrêt de l’action des œstrogènes, ce qui peut augmenter la prise alimentaire. Chez les mâles, les effets de la castration sur l’appétit varient selon les espèces. Cependant, la modification hormonale n’est qu’une partie de l’explication du surpoids chez les animaux stérilisés.
Adaptation des besoins énergétiques : Pour prévenir la prise de poids, il est essentiel de calculer précisément les besoins énergétiques de l’animal. Les animaux stérilisés ont un besoin énergétique réduit de 20 %. Le calcul du besoin calorique passe par l’évaluation de la note d’état corporel, la détermination du poids idéal et la prise en compte de son activité physique.
Contribuer à une bonne satiété : Plusieurs éléments peuvent être adaptés dans l’alimentation de l’animal pour maintenir une bonne satiété et ne pas créer de frustration. L’alimentation doit être choisie avec une densité énergétique faible (< 320 kcal/100 g), un rapport protéine/calorie et une teneur en fibres élevés. L’utilisation d’aliment humide (binutrition ou 100 % humide) est indispensable car elle permet d’augmenter le volume de la ration. La distribution de l’aliment pourra être effectuée dans une gamelle ludique afin de ralentir la prise alimentaire et de laisser le temps nécessaire à la sensation de satiété.
Des friandises pour faire plaisir ? Il est bien sûr important de conserver ce lien positif entre l’animal et l’humain. Leur apport calorique ne doit pas dépasser 10 % du besoin de l’animal. L’utilisation de morceaux de fruits ou légumes est à privilégier.
L’importance de l’activité physique : Augmenter l’activité physique est également crucial pour prévenir la prise de poids, surtout chez les chiens. Les propriétaires doivent être sensibilisés à l’importance de fournir à leur chien une activité physique suffisante pour maintenir un poids optimal (minimum 2 h de promenade active par jour).
Prévention du surpoids chez les animaux âgés : Avec l’âge, les besoins énergétiques diminuent et le risque de prise de poids augmente. Les propriétaires doivent être conscients des changements métaboliques liés à l’âge de leur animal et adapter leur alimentation en conséquence.
En conclusion, la stérilisation, bien que recommandée dans une majorité de situations, doit être suivie d’une adaptation nutritionnelle individualisée aux besoins de l’animal. Les propriétaires jouent un rôle crucial dans la prévention de l’obésité de leur animal en fournissant une alimentation adaptée et en favorisant une activité physique adéquate.